CHAPITRE XIII

Les mesures indispensables juste après.

Expérimenter et mettre en œuvre la « dissonance cognitive » : La vitesse sauve :

Evidence pour ceux qui savent. Les pilotes sont unanimes. Les études non inféodées au joug du pouvoir l’attestent : La vitesse bien tempérée est comme le clavier du même nom garante d’harmonie et corollaire de maniabilité.
Juan Manuel Fangio fut peut-être le plus grand, bien que j’aie une dilection particulière pour Tazio Nuvolari que Fangio lui-même admirait. Mais tous ceux de cette époque héroïque sont fascinants, car il fallait mettre en équation les défaillances humaines, les leurs rarement, mais celles des hommes à travers la technique de leurs montures. Les moteurs chauffaient, l’huile brûlante giclait, des pièces mécaniques grippaient, des arbres de roues cassaient et l’éclatement d’un pneu pouvait effectivement avoir des conséquences dramatiques
Les pilotes couraient en polo, avec un casque léger et des gants –à cause des ampoules que causaient les volants en bois et de la préhension vague de ceux en bakélite- dans des cockpits étroits d’où toute ergonomie sécuritaire était absente, à l’image des circuits eux-mêmes qui n’étaient quelquefois que de mauvaises routes bordées de fossés, d’arbres qui rendaient mortelle toute sortie.
Les bolides atteignaient parfois déjà 300 Kms/h

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« Mon instinct me disait –et l’expérience me l’a confirmé- que conduire un engin à des vitesses très élevées implique une lucidité absolue de jugement »

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Je peux rouler à 240 sur une départementale donnée. Cela ne m’oblige aucunement à le faire, mais comme aurait pu dire Francis Blanche du Sarâbihn Dranah Duval, « il peut le faire »
Le bon petit gars qui va tous les jours à l’usine avec la peur du gendarme, ne peut pas le faire, et le samedi soir, les quelques picon bières qu’il n’aura pas eu le temps d’éliminer l’inciteront à croire le contraire et c’est un platane en bois dur qui rétablira la vérité.
Si la vitesse tue, je meurs souvent, plusieurs fois par jours, depuis quarante et statistiquement, c’est imparable. La démonstration est scientifique car les chiffres de prétendus risques sont bien supérieurs à ce que pourrait faire un sondage.

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Réformer l’apprentissage :

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L’Auto Ecole apprend, comme en 1930 ou en 1960, à manœuvrer des autos qui moins dociles à ces époques et sur des réseaux ne connaissant pas encore les voies autoroutières, obligeaient l’impétrant à finir sa formation sur le tas et à s’affranchir rapidement.
C’est quand les trains avant de mes premières 4 L puis 204 essayaient traîtreusement d’élargir mes trajectoires que j’appris le mot « sous virage ». Mais dans le même temps, je cherchai un moyen de lui tordre le cou.

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Le permis sera concédé à une armada de crétins et retiré au conducteur d’une 993 qui roulait « tranquillement » à 170….
Cette dérive « fonctionnaire » est criminelle quand il s’agit d’envoyer des gens sur la route, mais elle ne m’étonne en rien. J’ai connu une institutrice, principale de sa classe, qui n’avait jamais entendu parler de Céline...

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Infrastructure routière. ville et route :

Ici le problème est simple techniquement, civilement socialement plus ardu, mais semble définitivement insoluble au plan de l’évolution des mentalités.
Car il faudrait réussir à ôter aux municipalités tout pouvoir de décision en matière d’aménagement de circulation.
Faire remonter les informations de la base. Je n’ai pas parlé de passer les ingénieurs à la trappe, ce sont eux qui projettent en CAO-DAO. Simplement les remettre à leur place derrière leurs pupitres, leur demander des rapports documentés mais objectifs et plats. Si vous habillez un petit chef habitué à la blouse grise en costume cravate, il va bafouiller des inepties et s’enhardir s’il n’est pas barré par des contre arguments, puis les proférer, les asséner, les soumettre aux croûtons du Sénat etc..

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Police :

Comment puis je l’évoquer après tout ce j’ai écrit sur elle ?
Parce que je ne parle pas de la même.
J’ai décrit la geste d’une police, plus hétéroclite que variée qui n’a aucune compétence spécifique ou formation à la sécurité routière. Elle se borne bêtement, au sens le plus accompli du terme à faire respecter la loi, qui dans nos pseudo démocraties, est souvent pondue par des crapules pour des ignares. J’ai dit que c’est par absurde analogie de terminologie que les militaires faisaient de la sécurité sur la route. Que leur niveau intellectuel et de connaissances était une insulte au bon sens. Il est inadmissible qu’un jeune inconscient (sens propre du terme) fraîchement coiffé d’un képi me donne des leçons des conduite.

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J’ai pour ma part et modestement aidé par mon fils constitué une statistique maison portant sur 914 accidents consécutifs, -336 mortels-, impliquant 1102 véhicules, en notant la marque et le type du véhicule, les circonstances du choc et ses caractéristiques. Les au parfum savaient déjà que les notions de liberté et d’égalité chéries se trouvaient au rayon des paillassons, l’automobile confirme :
- 39 tués pour 114 « 205 », excellent score pour la Peugeot si on le compare à celui de la Renault 5 : 40 morts pour 61 voitures
- Une Allemande dépasse ce chiffre il est vrai, c’est la BMW E 30, mais cette observation est réalisée en Alsace, on la trouve pour rien sur le marché allemand et elle reste le fantasme dominant des jeunes « rebelles » fraîchement munis d’un permis –ou pas- des banlieues françaises « sensibles ». D’où 17 morts pour 18 voitures. La coquine est comme « Pravda », survireuse en diable et offre la jouissance aux immortels. « Freude am Fahren », c’est cela. Pour ceux qui ne savent pas, le facteur ne sonne qu’une fois.
- La grande majorité de ces 1102 autos est constituée de modèles ordinaires sans saveur (R5, 205, Fiesta, Corsa) de sous balladurettes défavorisées (la R9 est très fortement représentée en dépit d’une présence rare sur la route), mais aucune de ces Allemandes qui donnent de l’urticaire à Got, « grosses » BM ou Mercedes, Audi-VW-TGV. Dans cette Alsace riche et qu’elle le veuille ou non, imprégnée de culture germanique, ces autos courent les rues, mais pas les casses.
- Sur 114 205, 5 GTI seulement, pas une seule « Rallye ».
- 39 309 , pas une GTI.
- 29 Golf, pas de GTI.
- Les travailleurs ruraux font jeu égal avec les démunis :L’Express fait match nul avec la R9 : 16 tués pour 17 véhicules.
- L’évolution est lente si l’on compare la Clio à la R5 , car 39 « nouvelles » tuent 14 fois, et chez Renault, la strate sociale n’y fait rien : 5 morts dans 6 Safrane. Chez Peugeot, la 405 s’en tire bien avec 7 morts pour 28 voitures.